Je parle aux ombres nues à l'orée de la nuit Qui s'étirent et se nouent le long des murs éteints D'une chambre trop vaste où se vautre l'ennui Près de mon corps brisé de n'être plus étreint.
Les mots volent trop bas tout autour de ma tête, Des sons désincarnés qui avaient eu un sens Avant que la douleur ne les crie à tue-tête, Et qu'ils ne s'évaporent dans des fumées d'encens.
Je parle à ton oreille qui ne m'écoute plus Pour que ton coeur entende au moins dans mes sanglots Le regret des erreurs et l'amour qui éclot.
Et le temps qui me fuit ne me comprend pas plus, Ne sait pas qu'à présent les jours seront des mois, Que c'est toi que j'attends, toi qui dors loin de moi.