Décembre encore et puis le lent cortège Des longs soirs solitaires qu'aucun hiver n'abrège. Le cœur est plus glacé que la brise au-dehors, Les larmes sur le sol lentement s'évaporent.
Cette année, pas de neige au bord de la rivière, Pas de rires, pas de cris, juste un grand champ de pierres. Sur le parvis désert, plus d'amants égarés, Juste des âmes en peine, en morceaux séparés.
Un décor qui s'étiole en vagues chapelets, Des ampoules perdues à des branches pelées Tendant leurs doigts raidis dans un ultime appel Quand l'amoureux frémit couché dans la chapelle.
"C'est Noël", dit l'enfant, mains en poches, Et l'on entend tousser le son creux d'une cloche. Un corbeau, une croix, un ange au crâne lisse, Un alcool hésitant gît au fond du calice.
L'enfant n'a rien gardé jusqu'à ses illusions, Ses rêves lumineux, l'espoir et la passion. L'enfant ne sourit plus, pour lui Noël est mort : Ce soir elle est partie… pourquoi y croire encore ?