Il était là, assis sur un banc, piteux Il fixait dans le lointain la mer bleue Ses membres avec peine l'avaient mené ici Et se recroquevillaient sur ce vieil homme flétri.
La nostalgie de ces jeunes années Pouvait se lire dans ses yeux délavés. Je vois de sa pipe s'échapper la fumée Et tout comme sa jeunesse il la voyait s'échapper.
Je suis moi même à la croisée de ma vie Et comme lui je pense au chemin suivi à tous ces bateaux que je n'ai pas pris à tous ces rêves fous que je n'ai pas accomplis
En est-il pour autant malheureux ou aigri? Regarde t-il simplement le trajet de sa vie? Je voudrais me lever et aller lui parler Mais je respecte le silence de ce vieil homme brisé
Et là, à pas pesants, tout en tirant sur sa pipe Il s'éloigne de moi et ça me prend aux tripes. Il se retourne, me regarde, me salue de sa casquette Je lui réponds de la main tout en hochant la tête.
Je suis resté là, assis sur mon banc, piteux Fixant dans le lointain cette si belle mer bleue. En fait vieillir est un bienfait que je ne veux renier Car dans notre âme la paix peut enfin s'installer.