Personne ne m’a vraiment connu, J’ai voyagé le long d’années enflammées, Me déplaçant sans cesse du Nord au Sud, D’une aurore l’autre.
Je ne peux pas vous dire les distances Et les grands chagrins j’ai rencontrés, L’odeur des guerres j’ai observées, La paix silencieuse de certains mariages.
Un jour, des gens s’enivraient Pour célébrer quelqu’un ou maudire Quelque chose, j’étais à leur fenêtre Observateur discret et lucide.
Du haut du ciel j’ai vu un cimetière Sous la neige, personne n’était là. En plein été je suis passé sur La solitude d’une veuve,
Les gens étaient ailleurs, Compter de l’argent, se disputer pour Stationner une voiture ou tout simplement Faire l’amour à la fin du jour.
Enfin, j’ai cherché visiter M. E.A.Poe, mais personne n’a su M’indiquer son adresse, je l’ai cherché partout, Dans des villes aux mille couleurs,
Dans le silence des hameaux, Au vieux Paris et parmi les foules de Piccadilly, dans l’encens Du Vatican, sans le trouver.
Peut-être alors je l’ai seulement imaginé, Peut-être c’étaient la faim et le froid gentils Et constants qui m’ont bercé dans ma vie De noir oiseau de voyage et d’aventure.