Une obscure chimère a déployé ses ailes Soulevant des nuées d'arrogantes poussières Et fait ployer sous elle une flamme princière Que portaient les couleurs d'une femme sans zèle.
Les cavaliers siamois, une torche à la main, Sont venus célébrer le blanc bijou de Nyx, Cette perle empruntée par l'affluent d'un Styx Où mes prières coulent jusqu'au lendemain.
Les gargouilles perchées dans les froides abysses Des sommets couronnés de parfaites noirceurs Laissent entre leurs crocs glisser une douceur Que mes sangs et mes sels sublimement subissent.
Les destriers au trot ont le poil argenté Quand ils passent en nombre en tête de convoi Sans un seul bruit de fer, sans un soupçon de voix, Près du noble joyau que le fou peut chanter.
Les roseaux que j'écarte pour voir ce spectacle Évoquent quelque fois d'anciennes hallalis Qui ne réveillaient plus la pâleur d'Ophélie, Et les chants, les amours et la craie des pentacles.
Comme j'aime ce monde éphémère et paisible Où la petite vie se réveille et pullule En toute discrétion tandis que l'arbre ulule Puis surgit, dague aux dents, pour abattre sa cible.
Tout est subtilité, ombres, sons, silhouettes Quand le carillon sonne à l'insu des souffrances Qui s'endorment quand moi, j'explore une autre France, Celle qui meurt la nuit qu'éternelle je souhaite.