Seul, au milieu de la foule, Esclave de mon quotidien leitmotiv, Je roule ma boule, O moi parmi nous, Incarnations charnelles de Sisyphe.
Corps de sang et de nerfs, Mes jambes avancent dans les couloirs Du métro, laissant en jachère Mon cerveau, qui trébuche sur le trottoir. Las, je ne trouve plus la force d’exister.
Les cheminées de Saint-Ouen Dessinent dans le ciel Le fourmillement de mes pensées, Volutes de fumée Qui disparaissent dans l’atmosphère Sans laisser de trace.
Rêveur dans la vie de tous les jours, L’inspiration me fuit la nuit venue. Les méandres illogiques inhérents A la submersion de tout raisonnement Se croisent et s’unifient au sein D’un horizon trop intelligible, Labyrinthe de sens Dans cette existence sans issue.
Seul, dans mon lit le soir, Je fuis la lumière, Recherchant en moi, Au plus profond du noir, La lueur de l’espoir.