Haïti,mon natale!o Mère de mes droits! Tu me donnais du lait;j'ai mordu ta mamelle. Navré, tel qu'un agneau qui sa nourrice appelle, Je veux bien confesser. les antres et les bois,
Vous m'aviez connu pour enfant autrefois, Qu'allez-vous donc répondre à mon âme cruelle? Haïti, réponds-moi donc! j'y suis sans cautelle, Mais nul, sinon écho, ne répond à ma voix.
Aux coups cruels des loups tu survivais encor. Je veux confesser,moi de qui le froid accord D'une tremblante horreur fit hérisser ta peau:
Bien sûr que j'eus été le pire du troupeau. Rends-moi digne à présent de jouir de ta pâture Dont, avec pur instinct,longtemps je n'avais cure.