Tout se cache à présent dans la ville.Les rues, Ah!grands dieux!plus de bruits sous les lourds tomberraux. La nuit glisse à pas lents,victimes et bourreaux, Tous dorment en songeant aux aisances accrues; Plus d'ampoule qui brille au milieu des carreaux.
Sur les eaux stagnantes aux reflets métalliques, Ce soir étend là-bas sa robe d'aspect lourd, Et du fécond tissu des fleurs mélancoliques, Vers les massifs trempés de vapeurs romantiques, Partent d'aromes froids dans un air de velours.
On n'entend que tinter le métal des comptoirs; La ville s'affaisse sous le poids du sommeil; Tout se tait:cinémas,restaurant,abattoirs; Se perd dans le silence,un pas sur les trottoirs. La nuit étreint d'un ombre à nul autre pareil.
Sous le noir firmament se voit sa face aimable, Droite,grande,le front stélaire te rayonnant, Majestueuse ainsi qu'une reine,trainant Ses cheveux rythmiques de la houle ineffable Sur l'herbe aux éclats bleus d'un effet étonnant.
Moi,docile au désir sans fin qui me poursuit, Voici l'heure où le front du poète s'incline, Et ma muse dans l'air quelque fois s'illumine Par métempsycoses,palpite,tremble et suit L'insaisissable essaim des voeux d'une main fine.
Comme une bourrasque d'abeilles,par miliers Dont l'essaim m'inspirant