Je crains que la lumière ne s'éteigne aux fenêtres Que méfiance et peur battent haut le pavé Qu'on efface sourires pour relever gencives Attisant feux de haine plutôt que l'amitié
Je crains que l'entraide ne soit plus le mot-maître Que seuls les intérêts gouvernent nos pensées Que nous campions nos peurs et sur la défensive Chevillée à nos corps restions arc-boutés
Comment notre mémoire devient-elle défaillante Au point de nous rendre tellement péremptoires Certains de notre bon droit, devenus fanatiques Et prêts à en découdre, préférant l'archaïque
Comment l'intelligence de se pencher vers l'autre Plutôt que sur soi-même devrait-elle nous quitter Nous empêchant de voir que les terres arables Nous les piétinerons et les muerons en sable
Mais si nous ne résistons à cette obscure dérive Nous pourrons voir fleurir des temps sans perdre pied Où l'humain tissera un lien entre les rives D'un monde multicolore qui deviendra le nôtre