Tapent, tapent, tapent Frottent, frottent, frottent À genoux, au labeur Ses mains s’activent avec ardeur
On pourrait la croire en prière On pourrait voir qu’elle s’exaspère Les épaules penchées vers la terre Elle n’a pas un moment, au contraire
Quand la mousse dodue gonfle son dos rond Puis glisse sur la planche qui flanche Ses poignets marquent tempo et sons Le gris vire au blanc qui s'épanche
Tapent, tapent, tapent Frottent, frottent, frottent À genoux, au labeur Ses mains s’échinent avec ardeur
Le baquet déborde d’ouvrage Le panier attend là, bien sage Quand enfin la cloche se déchaîne Elle relève la laine de sa peine
Son ombre déroule ses manches Ses pieds esquissent des pas de deux Le peigne lâche ses longs cheveux L’oiseau se pose sur la branche
Chante, chante, chante Roule, roule, roule Chante l’eau qui, infidèle S’échappe des mains d’une lavandière