L’été trissait de toutes ses élytres On entendait le grillon, la sauterelle, le vent aussi Dans les herbes folles qui prenaient des teintes jaunes J’avais posé mes pas
C’était un vaste territoire quand on savait le regarder de près Avec l’œil démesurément écarquillé sur l’immensément minuscule Une sorte d’océan où l’on perdait son âge Où les fourmis faisaient festin de miettes de goûters Qu’elles engrangeaient avec sérieux pour le prochain hiver
De l’autre côté de la prairie, les bois, eux, gardaient leur fraîcheur Quand je m’y glissai, tout me parut bien sombre La paix qui y régnait avait absorbé la lumière Qui ne se perdait là qu’en filaments d’argent
On se serait cru plus loin dans la saison Presque dans la suivante Quand septembre arriverait À traits perdus