Ton pays est sauvage Serti de pierres séchées et de rudes garrigues Il est criblé de drailles, de dolmens oubliés Ses volets ajourés laissent entrer l'espace Entre des arbres creux en planque sous les branches
Ton pays est voyage Tel un ruisseau rêveur dont le lit asséché Sous les arches d'un pont assemble les cailloux Où poussent les genêts comme les amandiers Tu t'installes au calme, toi, sa douce passante
Ton pays sans nuages Darde son bleu sans fin et pousse ton regard Il respire essences des herbes qui s'évertuent À parler langue d'ocre et de vent dans les manches Sous les tuiles canal où couvent les oiseaux
Ton pays festival Glissé dans la chaleur au sortir du printemps Porte fier ses secrets, ses ombres en collerette Musarde le soir venu longtemps dans les venelles Tu t'attardes sitôt que tu en as le temps
Ton pays te ressemble Songeur à ses heures, hésitant, en torpeur Dans le drap des tonnelles tressées de vigne vierge Silencieux parfois ou chantant sous la pluie Il est le compagnon qui te prend par la main