Lorsque j’ai posé le pied Sur le parquet de ma chambre J’ai tout de suite su que la journée serait belle belle belle Comme le jour, aurait dit Cloclo ou du moins la chanson Et c’est vrai qu’elle s’annonçait bien Avec Les trilles désordonnées de l’oiseau posé sur mon balcon Avec Le soleil qui promettait d’être en partage En somme de magnifiques invitations à partir en promenade C’est ce que j’ai fait, sitôt le petit-déjeuner avalé, mes vêtements sans forme enfilés En faisant attention de bien démarrer du pied droit Je piquais un pins humoristique à ma boutonnière Me sentant d’une humeur joyeuse Que rien ne viendrait, j’en étais certaine, obscurcir Je dansais presque sur le trottoir Avec dans la tête un air d’accordéon qui valsait En contournant les barres d’immeubles Je laissais cet ensemble de ciment et piquais droit sur le bois Un tout petit bois, modeste et grand comme… un mouchoir de poche Bon, d’accord, un peu plus Quelques marches d’escalier Et hop, j’y étais Dans le petit bois derrière chez moi Ça sentait bon l’ail des ours Ça faisait comme un tapis de neige J’avais une furieuse envie de m’y rouler En même temps j’avais trop peur d’abîmer les fleurs J’aurais voulu qu’il se transforme en tapis volant Pour voir la terre à partir du ciel Ou qu’il se pose sur le dos d’une licorne à la corne trempée d’argent Je m’imaginais être une reine Comme celles des corsos fleuris qui saluent la foule de la main Qui font la pluie après le beau temps Quand elles roulent entre leurs doigts les perles de leurs colliers Moi, je n’en portais pas et pourtant, j’ai bien senti la pluie Elle est venue très gentiment, m’invitant à me mettre à l’abri