L'exil est un' fatigue, l'exil est une erreur Sous le pont des soupirs chaqu' seconde est une heure T'as rejoint la cohort' de ceux qui dévastés Ont dû fuir leur pays et perdre leurs étés Tu es pir' que les vieux qui ressass' sur un banc Leur jeunesse percluse de veines de l'absence
Tes cheveux cependant ne sont pas encore blancs Tu devrais battr' les cartes, choisir l'insouciance Sauter à cloche-pied, tordr' le cou à l'angoisse Et aller de l'avant et préférer l'audace Mais les rappels forcés de ce monde t'étreignent Rien n'effac' la peine que tu ressens, tu saignes
Tes veines sont saillant's sous ta peau crevassée Ton coeur a sautes d'humeur, ton horloge est stressée Si tu peux mesurer la chance que tu as D'être vivant encor' parc' que loin de chez toi Tu ne te résous pas à oublier là-bas Où claquent les fusils en furieux combats
Dans le pays d'ici qui ne t'appartient pas T'as posé ta valise emplie de tes émois Tu te risques parfois à sourire à la vie Tu t'excus' aussitôt, tu choisis le repli Sans savoir si un jour à gorge déployée Enfin tu chanteras une joie retrouvée