Elle plonge ses mains dans le sang du couchant, lentement pour sentir couler entre ses doigts ses illusions Elle voit au-delà de ce que les autres croient En appelle aux langues à venir qui s’écrivent d’elles-mêmes des langues douces comme la soie râpeuses comme les rochers qui miroitent sous la lune puissantes comme les lames de mer Elle invente des alphabets qui s’effacent au fur et à mesure
Ses yeux scrutent à présent la nuit à pelage de loup cueillent les étoiles une à une, délicatement en veillant à ne pas les blesser De ses cils, elle les caresse avant de les emmailloter Puis elle les glisse sous sa chemise
Elle marche au rythme des enfantements sans craindre les vertiges Et son chant roule sous ses artères