Je voudrais que la folie s’arrache de mon esprit Que les tourments de l’âme taillent la route ailleurs Que les cieux en corolles se déploient jour et nuit Je voudrais tant danser au-delà de minuit
Retiens tes larmes Mon frère d’armes Serre dans tes poings Les choses auxquelles tu tiens
Je voudrais m’arrimer aux flancs doux des baleines Avant qu’elles ne s’échouent maladives sur la grève Monter dans des trains en marche et sans retour Je voudrais courir loin sans jamais faire le tour
Je voudrais pisser dru aux frontons des étoiles M’enrouler dans des brumes aux habits de fantômes Desserrer les étreintes qui éreintent les cœurs Croquer à pleines dents les piments du bonheur
Retiens tes larmes Mon frère d’armes Serre dans tes poings Les choses auxquelles tu tiens
Je voudrais hurler à la lune dans son filet de nuit Comme le font les loups aux mâchoires de fer Forger des épées souples de métal trempé Pour occire les travers qui engoncent les hommes
Je voudrais m’aventurer sur des chemins obscurs Arroser les parterres de fleurs sous la guerre Détruire les barbelés pour que pousse la paix Je voudrais que la terre redevienne un Éden
Pour que tes larmes Mon frère d’armes Coulent dans tes mains En rivières d’airain