J'ai besoin de ne plus me voir et d'oublier Mon visage et mes mains Mon corps en désertion
J'ai recouvert mes miroirs de suie J'évite les flaques Je contourne la boue Ni reflets Ni empreintes Je gomme tout Pour ne rien laisser de mon passage Comme le temps presse, je ne fais plus de pause Le danger est imminent Sauf peut-être quand je dors debout Avec les yeux révulsés sur le vide
Je veux devenir une surface lisse Je ne veux plus accrocher la poussière
Je serai Une page blanche indélébile Passée à l'eau de javel Si je m'absente de moi-même Grain après grain Méticuleusement En absolue conscience
Je m'effacerai Après avoir ôté une à une mes peaux de regrets Si semblables aux pelures d'oignons Mais je ne verserai pas de pleurs