Sur le mont épineux Où l’on monte en épingles Se nichait un trésor Vieilles granges rompues Fossés repus de neige Un puits toujours vaillant Des sentiers qui affluent
Personne sur ce mont Le vent laissait courir Des histoires de fées Sorcières des étangs Maléfices de l’onde Dans les replis des pierres
Régnait un abandon Comme un temps confisqué Dans les pages d’un livre Qu’on n’aurait plus ouvert Depuis belle tempête
Personne pour conter La mémoire des lieux En détour de fossé Une stèle modeste Seul témoin de qui vint Un jour en ces parages
Elle se confondait Avec terre et bruyères Et j’aurais pu passer Sans chercher à la lire Le regard de l’amie Avec qui je marchais M’a fait baisser les yeux
Et j’ai vu Le chemin dévaler la pente Un homme qui erre À rebrousse pas Premiers flocons Col remonté Pieds qui s’enfoncent Dans le froid L’hiver qui gifle Filets lancés Maille à partir Gel des morsures Puis le linceul Qui jette ses draps Un homme tombe Nuit sur sa nuque
Sur le roc solitaire Baigné par le soleil Un bouquet de couleurs Un prénom, deux années Qu’on suit avec l’index Un semblant de caresse Sur passé empierré Qui pourrait débouler Dans l’abrupt qu’il domine