Un lac de commune envergure Un lac que l'on coud bord à bord Un lac sans pêcheurs mais dormeurs Où l'on vient le dimanche azur
Des amis assis près du lac Au bord du lac dans leur hamac Sans leurs maillots ni serviettes Se versent sous la gloriette Des sirops aux goûts de l'enfance Grenadine ou couleur de menthe Dans des verres aux airs de fêtes
Le lac ne bouge pas un cil Il est tranquille, il est placide Le lac se prélasse docile Près des frondaisons qui empilent Les mots que l'on dit en sourdine Au rythme lent des journées blanches Propices pour faire la planche
Tels les poissons qui fraient au bord De ce lac sans aucun corps mort Les écailles du lac frétillent Saupoudrant toutes leurs aiguilles Dans les yeux des doux promeneurs Qui goûtent de fragiles heures
Le lac bientôt va s'endormir Le lac dans le val à peau d'or Le lac redeviendra décor Les sons peu à peu se retirent