La mer s’est échappée à l’autre bout du monde Elle a fui les humains qui voulaient l’avilir La mer a déserté ses rives, indocile Elle s’est révoltée, n’a plus battu des cils
Les hommes voulaient tant lui faire la leçon L’intimant de poursuivre son œuvre ancestrale Ils cherchaient l'épouvante en pointant le menton Elle n’a point fléchi, est restée dans la cale
La mer a retenu le souffle en son corsage Et devenue l’absente en refus de venir Là où gisait son ventre qu’ils avaient rongé Une laisse de sable, le sel, les rochers
Les hommes refusaient qu'elle ose résister Eux qui étaient garants de l’ordre de ce monde Il a fallu un jour que des enfants leur montrent La douceur des mots, elle reprendrait sa ronde
Ils ont tressé colliers, ont caressé ses courbes Ont cajolé sa peau pour qu’elle ne s’effrite Quand ils l’ont regardée, lui ont offert sourires Timides tout d’abord, puis plus francs et leurs rires Résonnant au lointain dans le ventre du ciel Ont planté dans son œil un éclat de lumière Elle se réveillait, voulant à nouveau plaire
Les enfants les premiers avaient ouï sa langue Chuinter au fil du vent, ils ont chanté ensemble Cette vague a grossi en belles embardées Polyphonie vivante emplie d’humanité
Le 31/12/2022
UNE MAISON D’ÉDITION UN ATELIER D’ARTISTE-S UNE RUCHE UNE BOUGIE QUI DANSE MES PARENTS LES 10000 LUTINS UNE MAISON CHAUDE UNE FLEURISTE MAGIQUE UNE TANIÈRE UNE ÉCOLE DOUÉE AU HAND CHEMINÉE BRÛLANTE UN ZOO GIGANTESQUE
Clignement de l’œil comme une bougie qui danse le ciel est un âtre
La cheminée bouge sous les souffles pluvieux la fumée frétille
Au printemps des fleurs la ruche en effervescence la vie papillonne
Aux redoux du sort la vie sort de sa tanière les bulles éclatent
La maison des lutins
Dans une maison chaude Mille lutins dorment Ils ont sommeil lourd
Pour rester en tanière Une cheminée qui brûle Un bouquet de fleurs géantes Une bougie qui danse
Quand se réveilleront Ils iront travailler Dans leur ruche à joujoux Dans leur bel atelier De leurs mains fort habiles Ils créeront des objets fantastiques, gigantesques Des animaux de zoo Mais sans barreaux ni cages Des livres avec des pages qui tournent comme des moulins Que les parents, le soir, ouvriront au passage
Dans cette maison chaude Où l’on se sent si bien Dix lutins ont ouvert une école spéciale Pour apprendre aux enfants que le monde est marrant On y rit à gorge déployée On y dit des poèmes On chante des refrains On fait des tours de piste On devient trapéziste On voit le monde en grand
Ce sont ces lutins sages Qu’il faut bien écouter Ils connaissent les secrets Veulent les partager Même les grands peuvent venir S’ils posent leur sérieux sur le pli de la porte