Dos tourné à la mer Mon capuchon de pierre Pèse lourd sur mon front À porter des cailloux À les lancer aux vagues Ma peau cousue de plis Colle à chacun des os
J’ai bu l’eau à poison Je me sais drapée d’ombres Et la vierge là-haut Reste sourde à mes cris
Dans le puits des entraves Je cherche le silence Le voilà Je me tais
La mer en marge Enfin
Si les roches déchirées Révèlent des visages Graves et impénétrables Je m’en remets à eux
Je vois alors L’oiseau
Posé sur le lichen À l’évidence Là Il porte tant de masques Qui disent sa présence Il veille Je suis en paix
Je pose alors ma cape Je l’envoie loin au large Pour faire taire le diable Qui aime torturer
Si passants vous passez Si venants vous venez Vous me verrez marcher Peut-être sur la lande Ne hâtez pas vos pas Faites-en un de côté