Creux de terre entre deux replis Le chemin s'enfonce en sous-pente Ici un mammouth arborescent Là un cerf de bois ridé Plus loin un petit pont de bois Qui accueille mes pas
Toujours il va, suivant sa convenance Ce chemin creux qui s'élargit Sur le bord de ses rives Les hêtres au coude à coude Dressent leurs parures Ils lui font révérence
Les arbres de ce chemin Dont je tairai le nom Corsètent leurs écorces Certains sont écorchés Ils gardent la mémoire Des amours sans carrosse
Une feuille du chemin S'enroule à mes pieds Enrôlée par le vent Elle file jusqu'au ruisseau Au bas du raidillon Aux murs chevelus