Mouvances célestes Imperceptibles volutes Calme apparent du soir Avant l'éclair L'orage bousculait la nuit prête à nous endormir
Nous nous croyions à l'abri des surprises Quand a surgi le feu qui frissonnait au loin Nous nous pensions vivants Sous les toits des maisons Dans le giron des murs
Vite, nous fermions les volets Nous bouclions les fenêtres Nous veillions à éviter les courants qui agitent Retenions notre haleine Avions soudain sommeil Ne voyions point venir le cheval de tempête Dont le dos tend son arc Qui se cabre et qui piaffe
Il piétinait pourtant déjà la terre Ses sabots à grelots secouaient les ornières Il mordait dur son mors Desserrait ses entraves Ruait dans les brancards Il suait sang et eaux Les naseaux en pétard Son souffle crépitait
Puis la nuit éclaircie La soudaine tempête éteignit sa colère Le cheval de suie s'enfuit sans crier gare Nous étions soulagés