Les arbres témoignent de notre passage Ils ne sont prisonniers Ni de leur corset de silence Ni de leurs racines qui courent à travers bois Ils se hissent vers le ciel
Nous, simples mortels Nous marchons à leurs pieds Les contorsions de leurs troncs ruissellent leurs chevelures fantasques Et nos regards se perdent dans leurs arborescences Mélangées de fougères, de mousses, de lierres en torsades
Ils forment un peuple fier Qui même dénudé ose vaillant se dresser Et nous accompagner sans qu'on n'en sache rien Quand le temps est au calme Que nous sommes sereins
Les arbres nous voient partir Ils restent à leur place Sans un brin de tristesse Ces gardiens de mémoire Attendent les suivants qui viendront après nous