Ces mots je les portais en moi depuis longtemps Je les portais au front Telle une étoile branche Je les portais aux nues Celles où l'on se perd sans même le savoir Je les portais en creux Avant qu'ils ne jaillissent
Quand j'ignorais parfois jusqu'à leur existence Ils traçaient leurs chemins Sans même me le dire Ils mettaient du relief Ils dentelaient la vie Ils pointaient les obstacles Ou ils les contournaient
Les mots me nourrissaient tel oiseau sur la branche Ils m'affectionnaient Ils cherchaient à guérir Et ils mentaient parfois Pour mieux enjoliver certaines de mes peines Ils faisaient des prières Pour les jours à venir
Comment peut-on porter sans même le savoir Porter à contre-temps Porter à contre-vents Au rythme des marées Pour les avoir laissés sans poser des entraves Ils ont construit leur nid En buvard et papier