Les tombes oubliées dorment sous les vieux chênes recouverts de mousse À leurs pierres effacées nul ne rend visite Elles sont en solitude les tombes oubliées des chênes endormis
Sous la poudre de chair elles grouillent, bannies
On les pense en peine, les tombes négligées écartées du carré, plancher des habitudes Ô belles assoupies penchées et recueillies les tombes endormies, vieilles condoléennes
Sous la poudre de mousse elles grouillent de suie
Elles tournent dos au monde des turpitudes les tombes qu'on condamne à tort au pilori Se muent, ébranlées, en folles jachères reines les vieilles tombes, éternels témoins niés
Sous la poudre de neige elles grouillent de cris
Les chênes vieillis leur offrent un doux répit Entrées en abandon, ô tombes châtelaines aux couronnes d'orties Sous l'arche des ronciers agrestes, offertes à leur l'infinitude