L'oiseau blanc a mis ses ailes à l'envers Lui qui voulait tant voler Porter sur son dos Délivrance, victoire de la liberté Quand ses rémiges ont retroussé leurs lèvres Leurs dentelles n'ont pas su attraper Le vent nécessaire aux voilures
L'oiseau blanc est resté immobile Incapable de s'envoler Il fixait de son oeil livide Le ciel affreusement tapageur Sa langue claquait de désespoir Il aurait tellement voulu croire à l'éclaircie Capable de chasser les peurs
Bonhomme de fer a pris en coupe Dans ses mains comme pour le prier L'oiseau blanc doucement posé Il lui a offert un perchoir Un refuge ouvert sur le monde Sans murs, prisons ni barricades Pour y venir de plein gré
L'oiseau blanc a secoué sa tête A chassé ses tristes pensées Dépliant un grand dais d'éther Dessus il a dessiné du bec La route fragile pour s'évader Trait après trait Lentement, consciencieusement