J’ai fait des nœuds dans le temps Sans trop savoir Que partir au gré du vent Me pouss’rait en avant Sur la transe des tourments Où ma mémoire Jongle à contre courant Cogn’ sur les contrevents
Pâle est le sang Qui puls’ au creux des tempes Sur flots en dérive Seuls les soupires Des âmes qui chavirent Tissant sans fin Sarments et brins de laine Au fond des abysses Serments ou fossiles Les crins d’îles s’effilent
J’ai fait des vœux en chantant Face au miroir Entre futur et présent Obscur et firmament Sur les rythmes dissidents Tambours du soir Mes pas parfois hésitants Côtoient ceux des géants
J’entends l’oiseau Se moquer de la mer Il tourne les pierres À grands coups de bec Les yeux pleins de lumière Osant sans fin Œuvrer à sa manière Sans qu’ les précipices Profonds et nocifs N’appellent au sacrifice