Vos
poèmes

Sur un bout de ruban usé
Encor’ la trace d’autrefois
Sur un bout d’écorce de bois
Mouillés nos baisers oubliés

Sur un bout de marée salée
Un jeu, une ronde de joie
Sur la pulpe de tes dix doigts
Ton rire au joli teint halé

Une rafale courbe le soir
J’entends la porte, j’entends la porte
Un tourbillon dans ma mémoire
De feuilles mort’s, de feuilles mortes

Sur un bout de larme versée
Une caresse qui désarme
Sur un bout de fil cassé
En équilibre je tiens les rames

Sur la plage où peut s’échouer
La mer et tout ce qu’elle incarne
Une sirène s’est dressée
Sur la vague pour traverser

Dans la rafale courbe du soir
J’entends la porte, j’entends la porte
Un réveil-e de ma mémoire
Qui n’est pas mort’, qui n’est pas morte

Sur ces instants tels des enfants
Ensemble picorons douces images
Sûrs de tricoter nos langages
Sans prêter gage aux faux-semblants

Sur le lit pourpre du soleil
Le jour va poser son couchant
Dans l’infini du contre-champ
Sur le mordoré de la treille

Il fil’ dans son manteau d’ mémoire
Il nous emport’, il nous emporte
Ce vent qui crisse dans le noir
Ouvrons la porte, ouvrons la porte

Si ce vent crisse dans le noir
Et sous la port’, et sous la porte
Qu’il file’ dans son manteau d’ mémoire
Qu’il nous emport’, il nous emporte