Vos
poèmes

Sur le bas-flanc de la misère
Aurais-tu perdu tes souliers
Sans que ton père sans que ta mère
N’aient vraiment pu te protéger

Tes jambes nues dans la rivière
Tu pensais juste te délasser
Quand ils ont surgi par derrière
Dans le fossé t’ont culbutée

Tes rêves tombés en poussière
Tes rêves à peine esquissés
Tu as maudit la lune fière
Qui n’a rien fait que d’éclairer

Tes bras rougis tes cheveux rêches
Aussi ton visage émacié
Ton cœur percé de pie-grièche
Brisé sur le front de l’été

Sur la route lourde de peine
Enfin tu as osé rentrer
Tu n’as rien dit à père et mère
Sans pour autant tout oublier

De ces visages couteaux et pierres
Qui n’ont rien fait que t’abîmer
Chaque jour est un jour calvaire
Et ton ventre un tombeau crevé

Dans le chagrin de la rivière
Tu as voulu tant te jeter
Tandis qu’entre tes hanches pleines
Un enfant s’était agrippé




Tu ne voulais pas de ce gosse
Mais lui aspirait par goulées
La vie et son lot de promesses
Même dans ton corps cabossé

Sur le rebord de ta mappe monde
Il a chatouillé tes pensées
Du bout de ses doigts minuscules
Pour un demain à partager

Tu as enfin levé la tête
Pensé que ça valait la peine
Pour l’enfant que tu acceptais
Tu as poussé il a crié

La tête haute la tête pleine
D’espoirs que tu voulais porter
L’amour posé sur ta peau blême
Tes yeux dans son regard plongés

La tête haute la tête pleine
D’espoirs que tu voulais porter
L’amour posé sur ta peau blême
Tes yeux dans son regard plongés