Vous reviendrez céans Sous couvert de marée Ouvrir sous la toiture Des mots sans leurs filets Jetés par-dessus bord
Voyez les sacs de sable Qui retiennent la mer Sous un bol d'écumes Qui se dresse tout droit Tel un cheval cabré Large poitrail en rut
Vous reviendrez criant Pile sous la bastringue Vous entendrez je crois Des choses si inutiles Qu'elles sont essentielles
Elles reflètent la face De notre monde absurde Hérissé des barrières Que nous devrons franchir Ou démonter les planches Qui se tiennent bord à bord Soudées comme des lèvres Qu'on s'interdit d'ouvrir De craintes des menus bruits Qu'elles pourraient produire
Lorsqu'elles tranchent le pain Ou font glisser le vin Plus loin que le gosier Jusque dans la bedaine Ronde comme un ballon Poussé par un enfant