Une ville entre deux cours d’eau filait son train Elle penchait son cou Ses robes à traîne et ceintures d’argent Vers nos insouciances de jeunes gens
Dans c'temps-là, sans le savoir on se croisait Sous les néons quec’ part Et de mémoire je ne sais plus très bien À quel moment tu m’as prise par la main
Les rues de la cité grouillaient de mondes éveillés Nous vivions nos bonheurs à plus d’cent à l’heure Nous gobions le vent à pleine bouche comme des enfants Nous regardions l’eau tourner en chantant
Nos pas nous ont conduits un soir par hasard Au bout d’un' rue dans l’ noir Bien loin de toute agitation urbaine C’était une simple veillée de semaine
Sur une piste des danseurs déjà tournaient Des couples se formaient Des musiciens, des magiciens de Brême Des airs de violons et soufflets sur la scène
La rue Courteline enfilait robes et capelines Les mercredis soirs aux tons grenadine On était si nombreux, à se retrouver deux par deux Bien loin de nos cafards et si heureux
Dès ce jour on n’a plus manqué un rencard C’était pas par hasard Qu’on retournait sur l' sentier du baloche En trottant sur le trottoir de nos caboches
Puis le temps passant, les visiteurs du soir Reprenaient leurs pébrocs La rue chantante recouvrait sa quiétude Parenthèse charmante, doux interlude
De la rue Courteline, sortaient robes et capelines Les mercredis soirs aux tons grenadine On était si nombreux, à se retrouver deux par deux Bien loin de nos cafards et si heureux
Aujourd’hui, restent les flonflons de la fête Des bourrées qui bourrasquent Des valses à faire chavirer nos bateaux De papier, de rires et de vibratos
La rue Courteline n'enfil' plus robes et capelines Les mercredis soirs aux tons grenadine Quand nous étions nombreux, à nous retrouver deux par deux Bien loin de nos cafards et si heureux Quand cette cité grouillait de mondes éveillés Nous vivions nos bonheurs à plus d’cent à l’heure Nous gobions le vent à pleines bouches comme des enfants Nous regardions l’eau tourner en chantant