J’ai rien ici Qu’une tapisserie fleurie Un vieux vase ébréché Et des fleurs d’immortelles
Mais de là je vois Un rafiot bariolé Et sur le pont Des mains qui jouent des rythmes Un gars qui frappe ses doigts Sur une darbouka
De temps à autre, Il passe la main dans ses cheveux Puis sa sarabande reprend Là où il l’avait laissée
Et moi ça m’berce Et moi j’traverse La nuit, comme ça Sous la caresse d’la darbouka
Grâce au gars Au gars qui tambourine Pas besoin de chichon ou de cach’tons Pas besoin non plus d’égrener les cailloux Jusqu’à l’aube de vie J’entends le clapotis de l’eau, tout doux Et le vent passe dans ma toison
J’devrais plutôt dire Dans ma tignasse Elle me fait une drôle d’allure Embroussaillée Botte de foin éparpillée Jaune comme les blés par temps d’été
Le garçon, lui Il a les cheveux longs Noués en tresses indociles Qui se balancent en cadence Étranges cordes à nœuds Sur lesquelles je grimperais bien Pour atteindre le ciel
Et moi ça m’berce Et moi j’traverse La nuit, comme ça Sous la caresse d’la darbouka
Cette histoire est mon secret Personne ne la connaît Même pas le gars Je préfère n’en parler à personne On pourrait trop rire de moi J’époussette le bouquet qui fane À ma blouse j’épingle un bleuet On ne sait jamais