Matinale douceur de l'été vagabond, Agréable candeur enveloppant l'envie Dans le funeste train, luttant pour la survie De mon fragile esprit à l'air nauséabond.
Qu'il est sale l'esprit, qu'il est devenu triste, Qu'il est beau mais si laid, pourquoi si furibond ? Pourquoi le bruit lui plait ? Pourquoi fait-il un bond Quand le monde gémit ? Mais où est l'altruiste ?
Le train démarre et fuit, le voyageur s'endort. Créant des souvenirs, il devient alchimiste, Mélange cauchemars et tout ce qui l'attriste, Ainsi vit l'évadé car pour lui tout est mort.
Moderne magicien, transforme les voyelles, Adapte tous les mots et enfin se sent fort. Alors arrive un mât, il s'approche du port. Ni voiles ni moteur, mais de grandes échelles.
Elles vont vers les cieux, et le navire avance. Parsemées de soleil, les vagues sont si belles. En le poussant devant, elles deviennent celles Que convoitent marins, pêcheurs manquant de chance.
Le voyageur sourit, sa voisine est ravie. Lui qui pleure souvent, déprime avec aisance, Voilà enfin qu'il rit ! Voilà qu'il a confiance. La gare approche enfin, avec elle la vie.