Pouvoir souffrir déjà la prune en guise de lune Au fond du bol de l'oubli au sommet d'un grand pin Et revenir encore à la tombée du jour – four Pour se vider de tristesse les seins en cornet Les cous encore et les cous de canard avaler
Des murs le sofa un lapin trois parpaings volets Toujours la tête mangée par l’œil bleu envolé Tison charbon la déraison finale allumée L'encre carmin colle au tapis comme l'escargot Où s'entremêlent mots couleurs couleuvres et maux
Dessous la table basse et tabasse et calebasse Tuméfiée convulsée étranglée verrouillée – rien Plus rien à cacher à cacher ni à recracher Sa morte conscience est une méduse en suspens Sa morte conscience flotte au milieu du salon
Sous le regard égaré du bourreau aviné Sous l'étagère renversée les livres muets Sous le poids des espoirs des cafards des robinets Les 21 grammes de son âme serpentin Se décrochent de son corps de pantin disloqué