J'aime les tiroirs vides Et les pièces stériles Où mon cœur luit encore Par-dessus votre empreinte Vous redonnant la vie Malgré votre départ Alors que dans l'oubli Vos amis vous emportent
J'aime le ciel bleu-creux Et la mer en coquille Qui pétrissent entre eux Des chairs molles de spectre Hologrammes de nous En forme de nuage Bien plus que les récits De l'époque où vous fûtes
J'aime à vous contempler Là dans le lit froissé Où nous entremêlions Nos sucs sur la tartine Dessous le voile blanc De vieilles confitures Qui tend à recouvrir Le goût charnel des fruits
L'absence consumée Au delà des paroles Ce ressenti à rien... J'aime l'évaporé J'aime l'alvéolé Car je suis alvéole Sensation-vibration Entre rien et le monde
J'aime l'éloignement et les matins tactiles J'aime l'air et le vent et le reste fragile