On aura vu parfois, mon crane bien lavé Tout brillant tel un œuf, sur un sol dénudé Alors qu’un peu plus loin, roulent les yeux meurtris Comme deux beignets ronds dans le sucre des dunes
Pourtant mon cœur est là, tout au bord de la plage Aspergé par la mousse aux lèvres de la mer Ou repoussé parfois tout au creux du ressac Pour imiter la vague en coquillage vide
Ô toi bleu monochrome à la forme de drap Glisse-toi sur ma hanche et couvre-moi de sable ! Azur sombre descends ! Cache bien mon squelette De cette foule froide aux regards impudiques
L’hologramme de moi, au-dessus de la côte Effeuille un livre ancien et ses pages de sel Ravivant au passage, accrochées aux ficelles Ma bouche et ma main douce à vous dire je t’aime