Un matin de septembre, J'ai posé mon âme Frémissante d'amour Sur une feuille d'automne ; Le vent, mon ami, A emporté la belle Sur ses ailes de cristal, Jusqu'à la maison Dans les bois, Où la petite feuille rousse L'a déposée doucement Sur le rebord de ta fenêtre ; Elle aurait bien voulu Te murmurer à l'oreille La romance magique D'un rayon de soleil Et d'une goutte de pluie, Mais toi, bel indifférent Sensible à aucune voix, Tu as jeté à terre D'un geste dédaigneux Ma fragile espérance ; De ton pas assassin Tu as piétiné mon rêve, Et mon âme en larmes, Frissonnante de froid, Est morte en ton jardin !