La vieille dame est assise Derrière la fenêtre grise De cette maison de retraite, Où il viendra peut-être !
Le temps est si long ici Dans cette prison sans vie ; Elle se souvient des jours lointains Quand il jouait dans le jardin, Qu'il lui disait en riant Qu'il l'aimerait mille ans, Que jamais il ne la quitterait, Que toujours sur elle il veillerait.
Et un jour, il l'a abandonnée Parce qu'un amour l'a ensorcelé, Oubliant l'enfant amoureux De Maman au sourire radieux, Et les soirées merveilleuses Quand pour endormir Vincent, Marianne chantait une berceuse De sa douce voix de Maman.
C'est que Madame n'avait pas envie De cette vieille dame dans sa vie, Alors, ils ont cherché une maison Pour la mettre en pension. Devant la porte, il l'a laissée Sans un mot pour la rassurer ; Il est parti sans se retourner, Sans un regard, sans un regret.
Chaque jour, Marianne attend Ce fils qu'elle aime tant. Parfois, dans un sourire Elle dit : Il va venir, Il arrivera par le jardin Un bouquet de fleurs à la main, Avec son sourire d'enfant Me dira : Bonjour, Maman !
La vieille dame est assise Derrière la fenêtre grise, La nuit tombe encore une fois, Vincent ne viendra pas !