Elle te séduit quand elle est sage, Elle t'ensorcèle quand elle se fâche, Découvrir son immensité te hante, Ne pouvoir la rejoindre te tourmente... Jour après jour, je vois ton espoir Se transformer en désespoir !
Peut-on arrêter la course des nuages, Freiner le mistral quand il passe, Empêcher la Terre de tourner Ou l'oiseau-lyre de s'envoler ? Peut-on retenir celui qui depuis l'enfance Rêve de partir sur la mer immense, Quand elle coule dans ses veines, Qu'il entend le chant des sirènes ?
Et lorsqu'elle t'a emporté Sur ce grand bateau bleuâtre, Mon coeur mortellement blessé D'un coup s'est arrêté de battre, Comme un navire naufragé Au fond de la mer a sombré !