Le petit balayeur noir Qui nettoie le trottoir, A dans son regard d'ébène La magie de son Afrique lointaine, Qui chante et danse en lui Sous le soleil du midi, Ou dans la froidure du matin D'une rue de Pantin !
Le petit balayeur noir Qui nettoie le trottoir, Est triste certains soirs ; L'ombre du désespoir Ternit son sourire d'ivoire, Lorsque s'échappent de sa mémoire Son village dans la brousse, Les gazelles faisant la course Loin des lions nonchalants, Somnolant sous le soleil brûlant ; Alors, dans son regard d'ébène, Pleure la savane africaine !