Enivrée par les senteurs De tes printemps fleuris, Je plonge dans l'argent de tes lacs, Me noie dans le bleu de tes rivières Qui m'entraînent Petite voile soumise Vers l'océan, Où je m'échoue sur l'ocre de tes plages ! A peine séchée par tes vents, Je cours dans le vert de tes jardins Suspendus au bord de mon âme, Chemine sur le gris de tes remparts, Glisse dans l'or de tes automnes Et m'endors dans le rouge De tes érables flamboyants. Au coin du feu, Derrière les vitres givrées D'un chalet coloré Blotti au creux des bois, Je fonds dans le blanc De tes hivers lumineux, Mais je ne pleurerai jamais dans tes noirs, Car dans le tableau de mes rêves Aucun chagrin n'existe Sur la terre d'asile Que mon coeur chante !