Ils avaient toujours dit Depuis la nuit des temps, Lorsque ses grands yeux bleus Levés vers eux, Ses boucles blondes Courant sur sa nuque blanche Elle les écoutait parler : Leur peau est noire ! Leur âme est noire ! Leur sang est noir !
Elle les avait toujours crus Depuis ses premiers ans, Lorsque leurs yeux bleus Baissés vers elle, Leurs cheveux blonds Courts sur leur nuque blanche Ils affirmaient : Leur peau est noire ! Leur âme est noire ! Leur sang est noir !
Mais une journée fleurie De ses quinze printemps, Une douce main d'ébène Frôla sa main de porcelaine : Pour ce crime, Les grands hommes blonds Tuèrent le coupable, Et elle découvrit Que le sang qui s'échappait De ce corps noir sans vie Etait aussi rouge que le sien !