Fatigués, éffondrés Jamais nous n'aurions imaginé Que si vite, ces mots viennent noircir le papier
La croisée des chemins est arrivée Dans un virage que nous n'avons pas su négocier Là-bas au loin Bout de ce couloir, bout de ton chemin
Sans un bruit, tu es parti Nous laissant à jamais démunis Sans avoir pu exprimer nos cris, nos envies Alourdis par le poids de notre amour, de ces non-dits
Pâles odeurs et cet éclairage sous lequel nous avons blêmi D'entrevoir pour la dernière fois, ton visage endormi Et fuyant à jamais ces salons Qui t'ont ôté de notre horizon
Nous maudissons cette terre Venue ensevellir notre père Outrés aux confins de la mort La vie n'est devenue que remords
Las, mais libéré de tes souffrances De tant d'injustices qui auront marqué ton existence Tu reposes devant cette chapelle, celle de ton enfance
Notre seule consolation Pouvoir garder pour toi, intacte notre affection
Ne jamais laisser s'éteindre ton souvenir, ta mémoire Est devenu pour nous un devoir