Il marche droit devant lui Sans voir ce qui l’entoure Plus rien n’a d’importance, ni forme ni contour. Plus de couleurs tout est gris. Dans la rue des gens, des bruits, des vitrines, Regards creux, l’indifférence domine. Il ne sent plus le froid ni le vent ni la pluie Ne sait pas où il va, il avance, Emporté par ses pas. Face à lui un grand vide Il n’entend plus que sa souffrance, Un sentiment qu’il ne connaissait pas. Il marche au rythme de sa poitrine Rapidement sans s’arrêter. De ses yeux coulent des larmes comme des épines Transpercent sa peau, l’assassinent. Pauvre pantin hagard que la douleur piétine, Transi, aveugle, épuisé, Brûlure incandescente dévorante et maligne, Écorchure infinie dans la nuit se dessine, Harcèlement du silence, existence étouffée Amertume en errance, vie désarticulée.