J'attends le bel été, à l'orée des saisons, Il m'a promis soleil, beauté et déraison. Mais pour me dérober à ses ardents rayons, Je reste blottie sous la verte frondaison.
J'ai patienté l'automne, sans bruit ni oraison, Il a terni mil feuilles, ma vue, mon horizon. Comment lui échapper, il emplit ma raison, Il envahit mon coeur, mon âme et ma maison.
J'ai soupiré l'hiver qui, dans un lent oubli, Refroidit mon pays, l'endort, le pacifie. Pour mieux m'apprivoiser, ma confiance endormie Il a glissé le froid dans mes joies, mes envies.
J'ai fêté le printemps qui me plait, me ravit Il m'apporte les fleurs, les papillons, la vie ! Il a tant de talents et je veux avec lui Profiter de mon temps et de l'amour aussi.
Lors des quatre saisons, que n'ai-je tant aimé Cette mélancolie qui toujours m'animait. De toute les saisons, quelle est ma préférée ? Celle qui m'acquit enfin, le droit de t'embrasser.