J’entends dire souvent par les gens du terroir Qu’il faut faire émerger nos antiques racines Afin qu’en nos régions notre terre achemine D’authentiques reflets aux couleurs de l’espoir.
J’ai gardé en mon âme en dépit des années L’image ensoleillée d’un paisible jardin Où je me suis baignée dans l’onde d’un destin Qui fut un doux tremplin auprès des Pyrénées.
Je sens l’odeur des pins courant vers l’océan, Des bois et des taillis grimpant sur la colline, Caressés par un ciel qui sans fin illumine Mon sublime horizon aux accents occitans.
Je repense à la vigne et aux champs de maïs, Puis aux nombreux épis par mon père glanés Dont les graines dorées par mes mains égrenées Etaient des perles d’or issues d’une oasis.
Je respire toujours les senteurs infinies De ce lieu enchanteur où j’ai aimé grandir, Où mon âme d’enfant emplie de souvenirs A pris son envolée vers d’autres galaxies.
Aujourd’hui mon esprit vogue près des Corbières, Entre les Pyrénées et la Montagne Noire ; Je me suis amarrée au cœur d’un territoire, Celui d’un paradis nommé « mauvaise pierre ».
J’ai planté sans regret mes racines gasconnes Sur un flanc dominant d’un village accueillant ; Mon cœur m’a fredonné les notes d’un doux chant Qui encense à l’envi la terre au sang de lionne.
Aujourd’hui mon esprit a gravé ses repères Et mon cœur s’est ancré tout près de Carcassonne Sans pouvoir oublier mon enfance gasconne : J’ai un pied en Chalosse et l’autre en Malepère.