L’étouffante chaleur nous a tous condamnés A demeurer cloîtrés comme des prisonniers ; Cependant je voulais apaiser ce geôlier, Cet astre primitif aux rayons acharnés.
J’ai alors découvert l’oasis pastorale Où le charme se mêle aux caresses du vent, Où l’on peut s’abriter sur un grand monument, Les vertes Pyrénées au port de cathédrale.
Dès le premier regard ce lieu m’a enfiévrée : Subjugué par l’éclat de ses vastes sommets, Enivré par l’odeur de ses vertes forêts Mon esprit vagabond s’est senti délivré.
Abandonnant ses flancs à mes pieds maladroits Cet antique massif au prodigieux destin Qui se tient à l’écart du terrible Vulcain Sait me communiquer de merveilleux émois.
Et lorsque Jupiter décharge sa colère Sur les pics triomphants aux parfums infinis Il songe avec dépit à ces monts insoumis Qu’il n’a jamais vaincus par ses coups de tonnerre.
Invulnérable et fier sous des cieux fascinés Ce prince a traversé des siècles fabuleux Et vécu les passions de peuples valeureux : Vous avez pris mon cœur, sauvages Pyrénées.