Voici venir le chant des loups Du cri des louves et puis des chiens, Tournant la gueule dans les hivers Pour happer des flocons de rien. Voici venir le temps de clous Plantés dans la ligne des mains Le temps où seuls règnent les fous « Sois fort ou bien meurs de chagrin ».
Ô ma révolte, mon amour Qu’as-tu donc fait de ta jeunesse Ô ma révolte, mon amour De la commune à la détresse, Faut-il encore que ta paresse Laisse le monde à des vautours ? Ô ma révolte, mon amour Echarpe rouge des promesses.
Qui donc se souviendra de nous Pauvres fantômes du capital Cherchant l’ivresse dans la boue Et la p’tite pièce qui nous régale. Nous voudrons tout de n’avoir rien Pas même le goût des fleurs du mal, Nos illusions d’êtres humains Ont brûlé comme un feu de paille.
Ô ma révolte, mon amour Qu’as-tu donc fait de ta jeunesse Ô ma révolte, mon amour De la commune à la détresse, Faut-il encore que ta paresse Laisse le monde à des vautours ? Ô ma révolte, mon amour Echarpe rouge des promesses.
Vous ferez de nous des cent mille Puis des millions peuplant les villes, Des vieux, des jeunes sous des cartons Crevant de froid sous vos maisons. Une armada d’épouvantails Qu’on éloigne aux belles saisons Les miséreux et la racaille Dans vos centres de rétention.
Ô ma révolte, mon amour Qu’as-tu donc fait de ta jeunesse Ô ma révolte, mon amour De la commune à la détresse, Faut-il encore que ta paresse Laisse le monde à des vautours ? Ô ma révolte, mon amour Echarpe rouge des promesses.