Montagne des Français
Deux inséparables amis réunionnais,
Nos voisins arrière-petits-fils bourbonnais,
Visitent la belle Montagne des Français
A Diégo-Suarez, nouvelle que tu sais.
A vrais dire, ils transpirent énormément,
Essoufflés au prix d'un somptueux panorama,
Ces beaux et gracieux touristes d'un moment.
Se régaler de splendeur comme au cinéma...
Sur leur voie très escarpée, quatorze stations
Témoignent encore Jésus dans sa Passion ;
Ancien Chemin de Croix des pieux antsiranais :
La grotte, repère des conquérants français.
Du faîte, tout semble projeté sous tes pieds :
La Passe, faisant entrer les vaisseaux du monde
Dans sa pittoresque rade toute ronde,
Pain de Sucre, Cap d'Ambre, fiertés d'un peuple entier,
Bassin de Radoub, réparant bien des bateaux,
Ramena, plage de sables fins littoraux,
Plus loin la Saline, enjolivée de monts blancs
Scintillant sous un ciel radieux, des plaies au flanc...
Attenant au vieux port, l'usine Pêche et Froid,
Équilibrant devises à l'embarquement,
Qui, du matin au soir tourne, où le thon est roi,
Emploie hommes et femmes, relayés tout moment.
Six femmes malgaches, douces nymphes jetées
A l'Île Bourbon hier, de mignonnes soeurs,
Restent les dignes premières dames d'honneur
De génération entière et postérité.
Soixante ans après, voici l'Indépendance.
Du salegy nostalgique si gai : Siga ;
Toutefois on dit à l'heure actuelle : Séga
La coopération s'installe avec aisance.